Le Courrier du GAMO
N° 51

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Développement durable ?

Il n’est plus de discours sur la gouvernance sans un coup de chapeau appuyé au développement durable (DD) : le « sustainable development » du rapport Bruntland. S’appuyant sur le trépied Economie, Social, Ecologie, le DD offre une alternative au « tout économique » ou au « social de prestige ». Deux exemples de développement non durable :
1° Création d’une filière nationale de production de biocarburants  (bilans écologique et énergétique très incertains. Côté énergie, les procédés de fabrication actuels sont condamnés à très court terme. Côté environnement, il y aura une forte augmentation de la pollution en pesticides et nitrates).
2° Frénésie florale des municipalités « étoilées », surtout quand elles sont en quête de distinctions supplémentaires (une hérésie aux plans des finances et des économies d’eau)
.
Affirmant notamment que nous devons laisser les lieux  aussi propres en partant que nous souhaitions les trouver en arrivant, le DD conduit à un discours  d’équité vis-à-vis des Terriens du futur. Economiser l’eau, l’énergie, les matières premières ; limiter ou effacer notre empreinte écologique, conserver les milieux remarquables et la biodiversité. Un discours qui reste en général au niveau des paroles : voir par exemple les atermoiements autour des accords de Kyoto.

Le  réchauffement global, à la fin de ce siècle, rendra normaux des étés caniculaires comme celui de 2003. A défaut d’une atténuation drastique des émissions de gaz à effet de serre, que refusent les habitants et les gouvernements des pays gourmands en combustibles, on verra s’accomplir les prophéties les plus pessimistes des climatologues.

Que reste-t-il, au pied du mur, des beaux discours locaux ou internationaux sur le DD ? Le gouvernement, faute de courage politique, se borne à agir en périodes de crise pour minimiser les dégâts à court terme (limitations des consommations d’eau ou d’électricité, de la vitesse des voitures…) L’Observatoire National des Effets du Réchauffement Climatique, réaliste, préconise une stratégie d’adaptation au réchauffement inéluctable annoncé : Il faudra bien « faire avec », autant s’y préparer.
Décourageant. Mais il est de notre responsabilité, pour éviter le pire, de ne pas baisser les bras à l’échelle locale. Sur tous les fronts de notre environnement (eau, énergie, déchets, biodiversité etc…). Et méfiance vis-à-vis des « récupérateurs d’image verte » et autres faux prophètes.

       A bas la monoculture !!


Dans la nature, les arbres et les plantes se répartissent de façon hétérogène selon leur goût  du soleil, de l’humidité de l’ombre et de leur ampleur…

La monoculture est rare : elle est souvent introduite par l’homme : forêt de pins des Landes, champs de maïs en Beauce… et cela entraîne une floraison simultanée des végétaux et les cortèges d’allergies dues aux pollens analogues en grande quantité.


Plantons dans les espaces communaux des espèces variées à floraison échelonnée : les jachères fleuries sont un bon exemple d’incitation à une nouvelle  conception de l’espace rural. 

Les citadins peuvent cueillir des fleurs, la campagne est plus accueillante et les friches prennent de la couleur, les petits animaux, les papillons et autres insectes sont aussi fort  contents !!

Les allergies seront moins fortes et les espaces publics plus variés …

Et n’est-ce pas la même chose pour les habitants d’une ville ?… Cultivons la différence et l’hétérogénéité,  mixons les logements, les âges, les activités, les rencontres. Et foin des allergies !

Cyclistes de « SOS Loire vivante » accueillis au camping d’Olivet par les conseillers du GAMO (25/07/06)




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