Le Courrier du GAMO N° 57 |
L’ancienne gendarmerie Rue Marcel Belot, non loin du mur reconstruit à l’angle de la rue du Rosier, subsistent les bâtiments de l’ex-gendarmerie, réquisitionnés par la préfecture pour un hébergement d’urgence. Des appartements permettaient d’y loger 7 familles de gendarmes. Aujourd’hui, après reconversion, chaque chambre est devenue un logement, et les gens se partagent la même cuisine, la même salle d’eaux, les mêmes WC… On imagine l’inconfort et les tensions! C’est dans ces conditions que vit une centaine de personnes de diverses nationalités. « Certains en situation régulière, d’autres pas encore. Certains attendent : logement, recours, régularisation. D’autres redoutent une possible expulsion. Tous sont en difficulté : insalubrité et solitude, maladie, angoisse… Beaucoup souffrent. » Voilà ce que les élus du groupe Poces écrivaient dans le bulletin municipal d’avril 2009. Et depuis, si peu de choses ont changé ! Pour une famille, la régularisation, enfin, et le départ vers un logement plus digne. Pour une autre, l’installation dans un appartement dépendant d’un Cada (centre d’accueil de demandeurs d’asile). Pour une autre, l’expulsion vers… la rue et des arrangements précaires… Pour une autre (ni régularisée, ni expulsée ) règne l’imbroglio complet : un des enfants est en situation régulière et travaille, mais son frère va et vient, de centre de rétention en libération dans l’attente de… ? « Je suis là à attendre, comme une chaise » dit un jour leur mère. Et comment survivre quand la seule ressource est le montant de l’aide à l’enfance venant du Conseil général ? C’est la course auprès du Secours populaire, des Restaus du cœur, de la Croix rouge… L’aide de particuliers, associations et services sociaux permet ici et là qu’un enfant parte, comme les autres, en classe de découverte ou en colo, que le dossier d’une famille soit enfin revu par les services préfectoraux. Olivet Solidarité participe à l’alphabétisation qui redonne un peu de confiance en soi. Quant aux enfants, leur situation est très diverse, mais ils sont nombreux à manifester une capacité de « résilience » qui surprend au vu de ce qu’ils ont vécu et vivent encore. Un groupe d’Olivetains, anciens enseignants pour la plupart, intervient régulièrement, sous l’égide du Secours populaire dans une salle procurée par la Croix rouge, et dotée de tables récupérées au collège Charles Rivière et de chaises fournies par la mairie… Au Gamo, on ne disserte pas sur les flux migratoires dans le monde, ni sur l’identité nationale ! Des gens sont là, en difficulté, des enfants sont là, qui souvent osent à peine dire où ils habitent, mais qui sont bel et bien Olivetains… Les voir, les rencontrer, les écouter, c’est voir la réalité, parfois sordide, parfois tissée d’espoir, de l‘existence de celles et ceux qu’on catalogue comme « sans papiers » c’est manifester un peu d’ouverture aux autres, un peu de solidarité humaine… |
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