Une rentrée scolaire à la mode Darcos
A Olivet comme ailleurs, les enfants ont repris le chemin des écoles. Ecoles dont la municipalité possède et entretient les bâtiments et installations et où s’applique la réforme voulue par le ministre Darcos.
Bien sûr, ce choix est gouvernemental, mais la réforme Darcos pose concrètement des problèmes aux enfants, aux parents, aux enseignants et aux municipalités ! Nous ne parlerons pas ici des programmes, mais de la modification des rythmes hebdomadaires et journaliers. La France était déjà le pays qui comptait le moins grand nombre de jours de classe par an… et les horaires journaliers les plus lourds, ce qui était souvent dénoncé par le gouvernement. Et voilà que malgré l’avis d’éminents spécialistes de la vie scolaire (comme Philippe Meirieu, et l’orléanais Antoine Prost), et des rythmes de l’enfant (comme le tourangeau François Testu), malgré les réserves de la FCPE et les réticences des syndicats, le ministre a tenu à réduire de deux heures la durée hebdomadaire pour tous et à inciter les écoles à fonctionner sur 8 demi-journées et non plus 9, ce qui a mené à la suppression des cours du samedi matin.
La grande nouveauté, c’est l’instauration d’un « soutien » pour les écoliers rencontrant des difficultés (y compris dès la maternelle !). L’aide et le soutien peuvent se faire sur le temps commun par la diversification des activités pédagogiques ou le recours à un intervenant supplémentaire. Mais la réforme Darcos a obligé à chercher des créneaux pour placer ce fameux soutien en le rajoutant au temps scolaire commun. A Olivet comme ailleurs, les solutions retenues sont fort diverses. En fin de journée ? Mais n’est-ce pas demander un surcroît d’effort à des gamins fatigués qui restent à l’école… un peu comme les « punis » d’autrefois ? En prenant sur l’interruption du déjeuner ? Mais n’est-ce pas diminuer un nécessaire temps de pause et obliger certains à prendre leurs repas à l’école faute de conserver le temps de l’aller-retour chez soi ? En commençant dès le matin par le soutien à des enfants sans doute plus « frais » ? Mais n’est-ce pas leur infliger une longue matinée ?
Bref, les diverses écoles d’Olivet ont choisi des solutions diverses, et les horaires introduisent de nouvelles contraintes pour certains parents. Ainsi en primaire Poutyl, l’horaire pour tous débute à 9 heures, après le soutien. Cela va certainement mener des parents à recourir à l’accueil du matin (et à payer pour cela). Et comment feront les parents et autres accompagnateurs pour emmener et/ou ramener des enfants d’une même famille… qui auront l’horaire avec soutien ou l’horaire commun ? Certes, la municipalité avait pris soin d’anticiper sur les effets de la suppression de l’école le samedi, pour réfléchir aux horaires et à l’emploi des Atsem et personnels péri-scolaires, mais il n’est pas sûr que les décalages horaires introduits permettent une souple réaffectation de personnels d’une école ou d’une cantine sur une autre en fonction des besoins. De même la connaissance réelle de l’effectif total d’enfants à nourrir sur la commune sera affectée. On peut compter sur le professionnalisme des uns et des autres, sur l’entraide entre parents pour résoudre les difficultés qui se poseront.
Mais voilà une réforme contestable dans son principe et qui entraîne d’inutiles complications pour les familles, les écoles et les communes.

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